Un an de coronavirus

Qu’avons-nous appris ?

Il y a un an , nous apprenions par les médias, ou plus directement par des proches concernés, que la situation dans les hôpitaux était devenue critique : un flux continu de malades en détresse respiratoire saturait les urgences et les services de soin intensifs. Le 16 mars 2020, la France déclarait le confinement. Que savons nous aujourd’hui que nous ignorions à cette époque ?

Nous avons appris que :
l’histoire d’un virus qui déferle sur la planète n’est pas juste un bon scénario de film catastrophe.
Une même maladie bénigne ou invisible pour certains peux entraîner des semaines de réanimation pour d’autres, et cela pas toujours corrélé à l’âge.
Qu’un masque, même cousu main dans un reste de tissu, peu nous protéger des postillons que nous nous envoyons à la figure.
Que papa et maman avaient quelque part raison lorsqu’ils nous disaient d’aller nous laver les mains avant de passer à table.
Que ces deux mesures de protection, en plus de ne plus se faire la bise, sont capables de faire disparaître la grippe, la gastro-entérite, la plupart des angines, la redoutable bronchiolite, et ainsi de suite… et aussi d’éviter que 67 millions de français ne tombent malades en quelques mois, sachant que cela aurait provoqué au moins un million de demande d’hospitalisations dans le même temps !
Que notre système de santé repose avant tout sur des hommes et des femmes, qui ont été chaleureusement applaudis chaque soir à 20 heures, mais que leur hiérarchie semble avoir encore du mal à le comprendre.
Qu’il faut être bien jeune et se prendre un peu trop au sérieux pour comparer 2020 à l’entrée en guerre de 1940. Les anciens, eux, se rappellent…
Que les français sont encore plus râleurs qu’on ne le pensait, criant à la dictature, à l’incompétence, et s’offusquant que le gouvernement prenne les mesures qu’ils ont eux-même souhaités.
Que la vraie dictature et la vraie incompétence existent chez certains voisins .
Que dans ces pays, si vous découvrez un nouveau virus, vous vous faites assassiner ou mettre en prison, au risque de laisser contaminer la planète.
Que des malades peuvent ne pas être comptabilisés afin de sauver la face d’un régime politique. Qu’un dirigeant peu déclarer qu’une pandémie n’existe pas parce que ça l’arrange personnellement.
En bref que la démocratie et l’état de droit qui prévaut dans notre République ont des cotés rassurants.
Que l’on aime se faire peur avec des histoires de complots, de Nouvel Ordre mondial, de guerre bactériologique, de vaccins trafiqués, mais qu’au fond on est bien content qu’existe un solide système d’évaluation scientifique de toutes les nouveautés qui apparaissent.
Que l’Europe, toujours accusée d’en faire à la fois trop et pas assez, pouvait en réalité nous éviter une ruineuse guerre d’approvisionnement en vaccins entre pays voisins, et le recours à des produits russes ou chinoises dont on ne savait rien.
Qu’il est possible de trouver de l’argent pour sauver l’économie réelle là ou l’économie spéculative nous dicte des politiques d’austérité insoutenables.
Qu’un système de vaccin à Arn particulièrement simple et efficace jusque là réservé à la médecine vétérinaire peut rendre service à l’humanité, pour peu que l’on se soit donné les moyens de le développer.
Que dîner entre amis, aller au cinéma, faire de la musique, se rendre à un spectacle, un concert, un festival est à la longue aussi vital que de manger, boire et de respirer.
Qu’Internet permet vraiment de dire tout et n’importe quoi et de faire le lit de tout les extrémismes.
Que ce même Internet permet de s’informer, d’organiser la solidarité, de sauver des situations , de malgré tout garder le lien, de travailler et d’apprendre en attendant mieux.
Que les professeurs, lorsqu’ils donnent cours en visioconférence, ne sont pas disponibles pour aller cueillir les fraises, et que leur présence en face à face avec leurs élèves a beaucoup de valeur.

Que tout les sacrifices que nous les avons consentis, sinon souhaités, c’était pour que les plus fragiles d’entre nous ne restent pas sans soin dans un couloir d’hôpital.
Que c’est ce qui fait de nous des civilisés.
Que cette solidarité, c’est notre plus grande fierté.

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